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Brahem Khodja El Gherbi (juin 1819 - juillet 1820)

Pont suspenduIl était bey de Médéa quand il fut désigné à la tête du beylik de l'Est. Il rejoignit son poste à la tête d'un corps de troupes très important. A partir de Righa, il fit collecter les impôts qu'il emporta avec lui.

Il maintint le même makhzen, sauf pour el Aouissi, il y désigna un proche parent Ali Barbar, et pour kaïd dar il prit Sliman Sidi El Mamlouk.

Il conserva Hadj Ahmed Ben Mohamed Chérif au poste de Khalifa, non seulement pour s'attacher certaines grandes familles autochtones auxquelles il était lié, mais aussi les nombreux Kulughlis de Qacentina et d'ailleurs établis dans la province. Mais Hadj Ahmed ne se comporta pas en homme avisé et conscient de sa charge. Sa conduite désordonnée et ses abus de pouvoir lui valurent plusieurs observations de ses amis et de son chef, au point que, excédé par les plaintes qui ne cessaient de lui parvenir, le bey décida de le faire arrêter ; mais la veille, Hadj Ahmed jugea prudent de s'enfuir, et c'est auprès de Azzedine qu'il trouva un premier refuge.

Le cheikh des Zouagha fut pour lui plein d'égards et l'escorta jusque chez son parent Bou Renan Derradj (1) alors cheikh des Ferdjioua, qui, de son côté, lui fournit les moyens de rejoindre Alger.

(1) Bou Renan Ben Derradj et Hadj Ahmed étaient fils de deux cousins germains de mères Ben Gana.

Hussein Dey avait beaucoup d'estime pour le fugitif à cause de la bravoure qu'il avait déployée en maintes expéditions alors qu'il servait encore dans la milice ; mais il sanctionna sa conduite en l'obligeant à l'exil. Ahmed Ben Mohamed Chérif fut assigné à résidence à Blida.

Brahem Khodja Bey choisit pour Khalifa Mahmoud, Tchaker fils de M'Hamed Tchaker Bey. Son administration ne fut pas plus heureuse ; il se montra ce que fut son père : injuste, cruel, fourbe, débauché et arrogant. Abusant de la faiblesse de son chef et des pouvoirs que lui donnait sa fonction, il se constitua rapidement une fortune considérable en augmentant les impôts, en saisissant les biens d'autrui, en infligeant des amendes injustifiées qu'il percevait pour son propre compte ; il destituait des fonctionnaires, vendait leur charge aux plus offrants. Il s'attaqua même aux membres du makhzen en faisant arrêter Soliman Bidj qu'il relâcha ensuite moyennant une forte rançon ; il lui donna pour successeur Ali El Mamlouk.

Brahem Khodja Bey plongé dans les plaisirs du harem demeura étranger à son administration à un moment où toute la province se trouvait en effervescence et que l'impôt ne rentrait que des centres urbains.

Alerté par certains membres du makhzen, Hussein dey le fit destituer et remplacer par Ahmed El Mamlouk interné à Mazouna. Celui ci, à la suite de nombreuses démarches effectuées par ses amis, réussit à lever l’équivoque qui pesait sur lui et à gagner la confiance du dey.

Dès son arrivée à Qacentina, Ahmed El Mamlouk fit arrêter et ramener en prison Brahem Khodja qui dirigeait à cette époque la colonne chargée de collecter les impôts chez les Segnia. Après un séjour de trois jours en prison, les chaouchs lui passèrent le lacet autour du cou selon la coutume réservée aux Turcs. Ses biens furent saisis au bénéfice du Trésor et de la milice.

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