Accueil
Remerciements
Préambule
Introduction
Le Beylik
Organisation
Intronisation
Le Makhzen
L'Administration
La Justice
Le Culte
L'Economie
La Force Publique
Les Propriétés
Biographies
La Colonisation
La Résistance
La Chute du Beylik
Capitulations
Points de Vue
Documents
Liens
Bibliographie
Contact
Livre d'Or

La Colonisation Française

Le blocus des côtes algériennes décidé par le gouvernement français n'ayant pas été efficace, le Conseil des ministres français songea à une expédition contre Alger.

Blocus d'Alger.

La Porte, mise au courant de ces intentions, essaya d'intervenir, et deux ambassadeurs furent envoyés, de Constantinople à Alger, avec mission de conseiller au dey d'entrer dans la voie des arrangements amiables, compatibles avec sa dignité. Le dey leur expliqua les torts que subit l'Algérie dans ses droits, et les conséquences qui en découleraient en cas d'un recul de sa part. Les deux ambassadeurs croyaient vraiment à un arrangement possible qui réglerait le conflit, mais ils ignoraient les intentions véritables de la France, quoiqu'ils fissent, l'expédition décidée aurait été réalisée tôt ou tard, l'esprit de domination coloniale et d'exploitation impérialiste était déjà ancré en chacun des responsables français, non seulement pour des besoins internes, mais aussi pour des raisons de politique internationale.

D'autres incidents survenus en pleine mer, et sur la côte algérienne ajoutaient des motifs au conflit. Le 30 juillet, l'amiral De la Bretonniêre, monté sur le vaisseau « La Provence » et accompagné du brick « l'Alerte » se présentèrent devant Alger, pour demander, une fois de plus, réparation du dey.

Le 31 juillet, Il fut reçu par le dey, après avoir refusé de déposer son épée comme il était exigé à tous les visiteurs. C'était un autre acte irrespectueux à l'égard non seulement du dey mais aussi des coutumes protocolaires à la Cour d'Alger. Au bout de deux heures de conférence, le dey remit au surlendemain sa réponse définitive.
Le 2 août, nouvelle entrevue qui n'aboutit à aucun résultat attendu par la délégation française, De la Bretonniêre regagna son bord, après avoir prévenu l’oukil el hardj qui l'accompagnait, qu'il appareillerait le lendemain à midi.
Le lendemain « La Provence » appareilla vers le large. Trois coups de canon, à blanc, donnèrent le signal d’un tir en direction du navire Celui ci fut touché mais sans gravité puisqu'il poursuivi sa route.

Etonné de ces tirs effectués sans en donner ordre, le dey fit dire à l'escadre qu'il en était complètement étranger, et que les coupables seront châtiés, L'oukil el hardj fut d'ailleurs la premier à avoir été destitué.

Le 8 août 1829, le Conseil des ministres chargeait le général de Bourmont et d'Haussez de préparer l'expédition.
Le 31 janvier 1830, le Conseil des ministres français fixa le point de débarquement à Sidi Ferruch. Tous les chefs devant diriger l'opération furent désignée.

Des garanties internationales de neutralité furent prises auprès de toutes les puissances européennes. Chacune consentit à déléguer un observateur qui accompagnera l'expédition.

De son côté, Hussein Dey prévenu des dispositions prises par la France, et les forces qu'elle s'apprêtait à mettre en action, fit de son mieux pour se préparer à la résistance. Il fit, entre autres, élever de nouvelles batteries pour mieux protéger la baie d'Alger. Il acquit de nouveaux canons et accumulé de grandes quantités de munitions.

En même temps, il donnait l'ordre aux beys de Constantine, de Titteri et d'Oran de réunir toutes les forces que leur beylik pourrait fournir, et de venir, eux mêmes, à la tète de ces contingents, prendre part à la défense d'Alger.

Le 2 mai, les opérations de l'embarquement des troupes françaises furent commencées.
Le 25 mai, la flotte mit voile sur Mayorque.

Un ambassadeur du sultan Tahir Pacha tenta de retarder l'opération en préconisant des négociations entre les deux parties. Mais, ce fut en vain. Les forces Impérialistes étaient déjà trop engagées pour reculer qu'elle qu'en seraient les conditions offertes. D'ailleurs, on lui fit perdre du temps pour aboutir à un fait accompli.

La 13 juin la flotte française arriva à l'entrée de la baie d'Alger. Le débarquement commença à Sidi Ferruch, le 14 juin dés le point du jour.

La défense algérienne, en nombre Infime, juste l'effectif de la batterie côtière, ne put empêcher les envahisseurs d'effectuer leur débarquement.

prise d'Alger en 1830

La Prise d'Alger en 1830

La progression de l'ennemi et le choix de ses positions se firent donc sons grandes difficultés. Quelques tirailleurs, cavaliers et fantassins accourus de la région tentèrent de s’y opposer, la batterie turque, faute de beaucoup de munitions, ralentit ses tirs. Elle tomba, peu après entre les mains de l'ennemi.

Ce fut cinq jours après que les troupes d'Ibrahim Agha firent leur apparition. Il avait concentré ses forces à El Harrach, pendant que les autres débarquaient à l’ouest. Il s'était laissé tromper par la présence d'une importante flotte au large, qu'il croyait hésitante à effectuer le débarquement alors qu'elle servait seulement de couverture.

Ibrahim réunit ses troupes sur le plateau de Staouéli (à l'endroit où se trouvait Il y a peu de temps le monastère des trappistes). Il décida de l’attaque du camp ennemi le 18 juin, dès le point du jour. L'ennemi subit de grosses pertes, mais Il progressait.

Craignant d'être encerclé par l'ennemi, Ibrahim Agha quitta ses positions abandonnant une grande partie de ses bagages et munitions, tentes, 5 pièces de canons, 4 mortiers, du bétail, des munitions, etc ... ).

Les fuyards puis les blessés, qui rentrèrent à Alger, y semèrent une panique épouvantable. Des centaines de familles commençaient à quitter leurs habitations pour la campagne. Le dey fit fermer les portes, avec ordre de ne les ouvrir qu'à son gendre l'agha Ibrahim pour qu'il puisse l'informer du déroulement des opérations.

Quand celui ci lui relata les péripéties de la bataille, il comprit l’erreur qu'il avait commise dans ces circonstances particulièrement critiques.

Bou Mezrag se hâta de rallier les fuyards et de les réencadrer, pour en constituer une nouvelle armée avec laquelle il reprit l'offensive le 24 juin. Mais Il dut, une fois de plus ordonner un repli. A Sidi Bou Naga, les troupes algériennes stoppèrent celles de l’ennemi, grâce à des batteries que Bou Mezrag avait fait Installer sur les hauteurs de Bouzaréah. Les sapeurs français qui tentèrent de creuser des tranchées autour de leurs positions bien proches, maintenant de la capitale, furent durement éprouvés par le feu de l 'artillerie de la Casbah, du Fort Sultan (Fort l'Empereur), et du Fort Bab Azoun


bataille navale devant Alger..

Bataille navale devant Alger.

Il y eut, par la suite un duel à mort entre les deux batteries, quand, après quatre heures de combat, on entendit une formidable explosion. C'était le dernier carré des tobjis turcs qui, pour ne point céder le fort à l'ennemi, s'étaient sacrifiés en faisant sauter la poudrière.

Pressé de toute part par certains défaitistes, le dey consentit à entrer en négociation avec les envahisseurs. Son émissaire Mustafa Saïji, proposa de la part de son maître, de donner toutes les satisfactions demandées, et, de payer les frais de l’expédition. Le général de Bourmont lui répondit qu'il n’entrerait en négociations que lorsque l'armée française occuperait Alger et tous les forts qui en dépendaient, y compris la Casbah.

Mostefa Saïji revint peu après en compagnie du consul d'Angleterre qui essaya de fléchir la commandement français. Ce fut en vain.

L'émissaire du dey reçut alors, par écrit, les conditions de paix. Conditions que nous connaissons. Le 5 juillet l'armée française faisait son entrée à Alger pour donner naissance à une longue période coloniale.